Suite aux nombreux dysfonctionnements de cette rentrée dans la gestion des AESH et la mise en place des PIAL, le SNES et d’autres organisations syndicales ont appelé à la grève, et demandé une audience. Les collègues étaient 150 devant le rectorat, et nous avons été reçus en audience à 14h15, par M. Arène, secrétaire général de l’académie.

Des contrats en retard, et des salaires non payés.

Nous avons interrogé le secrétaire général sur les raisons qui ont provoqué l’ensemble des dysfonctionnements inacceptables de cette rentrée : des contrats en retard, des salaires du mois de septembre non payés, et des réaffectations arbitraires dans d’autres établissements, voire sur plusieurs.
Le secrétaire général a commencé par mettre en cause un refus de contrat ou de leur modification par les AESH eux-mêmes, avant de reconnaître des « tâtonnements » et des « fragilités systémiques » de la part de l’administration, qui, selon M. Arène, sont dus à l’arrivée dans le mois de juin de la circulaire ministérielle modifiant ces contrats, et qu’ils ont dû appliquer dans l’urgence, rejetant ainsi la faute sur le ministère. L’administration semblait dans le flou, avouant même avoir « perdu des pièces » que les collègues lui ont envoyées durant l’été pour valider leurs contrats. Merci de le reconnaître !

Selon le rectorat, la majorité des AESH est aujourd’hui payée, au moins avec un acompte. Une cinquantaine de « situations particulières » dans l’académie resteraient à résoudre.
Si vous êtes dans ce cas, n’hésitez pas à nous contacter rapidement : s3lyo@snes.edu

Nous avons demandé une compensation, pour le préjudice financier, mais aussi moral, que ce retard dans le paiement a pu provoquer. M. Arène nous a répondu qu’il prenait note de notre demande, mais qu’il ne s’engageait pas à cela.

Une formation insuffisante.

Sur la question de la formation des AESH, que nous trouvons insuffisante, le secrétaire général nous a dit que le plus important était « les valeurs éthiques, humaines et relationnelles », et que la formation sur la gestion du handicap n’était essentielle que dans le cas où l’AESH suit un élève qui possède un handicap particulier nécessitant une formation. Quand on sait que TOUS les AESH changent d’élèves au cours de leur carrière, ou en suivent plusieurs, avec des problématiques et des handicaps différents, ce commentaire est hallucinant…

Une mutualisation grandissante… au détriment des conditions d’inclusion.

Nous avons également interpellé le secrétaire général sur la mutualisation des moyens, bien plus importante qu’il y a encore quelques années, et qui s’amplifie encore avec la mise en place des PIAL. Pour M. Arène, il est normal que des AESH suivent 5-6, voire beaucoup plus d’élèves, au détriment des conditions d’accompagnement. Nous avons donc logiquement montré notre net désaccord, et avons dénoncé des conditions de travail qui se dégradent de plus en plus.

Les PIAL : un outil vraiment utile ?

Concernant la mise en place des PIAL et leur périmètre, à l’échelle parfois d’une agglomération, et notre crainte de voir des révisions d’affectations pouvant ainsi forcer les collègues a aller sur d’autres établissements très éloignés, voire sur plusieurs établissements, on nous a assuré qu’ils seraient « vigilant sur l’acceptabilité de ces situations ».

Ainsi, l’administration nous demande de lui faire confiance pour ne pas créer des conditions de travail inacceptables. Cette même administration qui n’a pas fournit les contrats de travail et les salaires des AESH en temps et en heure, créant de ce fait des… « situations inacceptables ».

On peut se poser la question de l’utilité de ces PIAL, puisque auparavant, pour affecter un AESH dans un autre établissement, un avenant au contrat suffisait. Nous avons dénoncé le fait que si, auparavant un avenant pouvait être refusé ouvrant la voie à un licenciement, à présent, un changement d’affectation par un PIAL ne modifie pas le contrat, et un refus conduit donc à une démission privant ainsi des droits au chômage.

On nous demande d’avoir confiance ?

Point positif : sur l’augmentation de la quotité annuelle, le secrétaire général s’est dit « favorable » à la fin des temps partiels imposés. Il a également été proposé la mise en place prochaine d’un « comité de suivi » pour « améliorer la situation actuelle » et réfléchir à une « amélioration de l’inclusion », ce qui est notre souci principal.

Il est certain que le combat continue ! En lien avec les collègues dans les établissements mais aussi académiquement pour que le rectorat tienne ses engagements.