Les annonces d’hier du ministre de l’Education Nationale ne semble vraiment pas réaliste sur le terrain, et n’apporte aucune réponse à nos demandes préalables en matière de protection des personnes (personnels et élèves).

Dans ce contexte, nous sommes effarés par l’annonce, sans étude de faisabilité ni plan national préalable, sans simulation épidémiologiques des conséquences, d’une ouverture progressive des écoles le 11 mai. Quant à la forme, nous sommes lassés des discours creux de notre ministre, qui confond BFM avec le BO !

La logique aurait été de dresser d’abord un protocole de reprise, puis de fixer une date en conséquence. Deux semaines ne suffiront pas : l’Education Nationale a eu toutes les peines du monde à s’adapter au confinement (accueil des enfants sans protection, fracture numérique, consignes contradictoires…), c’est-à-dire une situation simple par le nombre limité d’interactions. Comment pourrait-elle en 15 jours se préparer à une situation où les interactions vont à nouveau se multiplier entre individus ?

Une reprise de l’école avant les grandes vacances ne peut qu’être extrêmement hypothétique et la priorité doit rester sanitaire sur tout autre considération économique et pédagogique.

En terme sanitaire, la reprise de l’activité et des écoles est un pari risqué et contesté par les chercheurs de l’INSERM en particulier. La stratégie du stop and go qui semble choisie dérive d’un froid calcul pour répondre à la pénurie de lits et de places en réanimation. Le cycle d’occupation de ces places dicterait le cycle de période de confinement et de déconfinement. Cette option confirme une gestion comptable, déplorable au demeurant, comme l’attestent les pénibles justifications des pénuries de masques et de tests.

Reprise de l’école : « La volonté c’est de faire rentrer les élèves qui ne peuvent pas être gardés pour permettre la reprise de l’économie », dénonce la FSU. Après les annonces du ministre Jean-Michel Blanquer, les enseignants ont l’impression qu’ils vont servir de garderie. « Faire reprendre plus vite les plus petits qui ont plus de besoins de garde c’est un peu un indicateur de ça », souligne Benoît Teste de la FSU.